Comment être un allié (masculin) du féminisme

par Elizabeth Pickett , publié le 10 septembre 2013 sur le blog de Feminist Currrent

  1. Lisez autant que vous pouvez des textes sur les questions féministes et la critique féministe… et continuez. Pas seulement dans les magazines. En réalité, sauf rares exceptions, les articles de magazine sur les féministes et leurs actions sont ultra-simplificateurs, à la recherche du sensationnel ou outrageusement sexistes.
  2. Parlez à des femmes ou plutôt écoutez les. Ou posez des questions. N’essayez pas de deviner. Soyez curieux en refusant de critiquer, pour votre propre formation et pour votre bénéfice.
  3. Pensez à vous-même mais faîtes-le avant tout par vous-même. C’est votre job, pas celui des féministes, de vous éduquer vous-même. Ne venez pas vers nous en ne sachant rien et faisant comme si vous saviez tout. Nous sommes traitées par les hommes la plupart du temps comme si nous avions besoin de leurs conseils et de leur orientation et nous pourrions être un peu susceptibles à ce sujet. C’est VOTRE rôle de nous considérer comme pleinement égales – car nous le sommes – et car nous en savons sur le sujet de la vie des femmes plus que vous. C’est vrai que nous allons commettre plein d’erreurs – juste comme vous. Ce n’est pas votre job de nous dire où elles se nichent. Nous sommes une classe de sexe exploitée et opprimée et c’est à nous de définir les bases de notre propre libération.
  4. Il y a des différences entre féministes à propos de nos analyses et des stratégies et tactiques que nous jugeons adaptées à notre propre libération. Choisissez celles que vous préférez appuyer et défendez les en interpellant les hommes. Gardez pour vous vos critiques de telle ou telle féministe, ou d’orientations féministes. Conséquence de notre exploitation et de notre oppression, la compétition mutuelle et même les coups bas peuvent survenir entre nous. Laissez-nous nous en dépatouiller. Vos ‘contributions’ à ces luttes ne peuvent qu’empirer les choses, prolonger les divisions, nous forcer à choisir entre nos supporters, faire prévaloir les opinions masculines sur les idées féminines et saper nos efforts en général. Si vous pensez avoir une vision ou idée brillante qu’aucune femme n’a eue pour le sauvetage du mouvement ou pour nous mettre sur la bonne voie, – je ne vous crois pas. Mais vous pouvez toujours librement nous faire parvenir un message en secret par une amie féministe.
  5. C’est un fait que vous allez entendre des femmes ou féministes énonçant des idées apparemment négatives pour les hommes et à propos des hommes. Laissez faire. C’est un résultat de nos expériences de violence et d’oppression. Il n’y a pas une femme qui n’ait été confrontée quelque part à cette continuité de violence contre les femmes et même peut-être été une victime directe ou indirecte. Acceptez-le et acceptez qu’un système datant de plusieurs générations d’oppression et de violence a eu son effet sur plusieurs d’entre nous. Prenez nous en patience. Et ne le prenez pas contre vous personnellement – cela vous mettrait seulement sur la défensive et prolongerait le temps nécessaire à chacun de nous pour ressaisir nos vies et les vies de nos sœurs. Soyez spécialement attentif à cela avec des femmes dont vous savez qu’elles ont connu la violence et avec celles d’entre nous qui travaillent avec elles.
  6. Si vous vous sentez parfois repoussés des femmes et exclus du féminisme, prenez du recul. Les femmes sont repoussées par les hommes et exclues de la vie sociale, culturelle, économique et politique de mille façons. On doit s’en arranger. Vous devez être capables d’en faire autant. Et profitez-en pour motiver vos actes à propos de notre libération.
  7. Si vous avez peur de vous opposez au sexisme, à la violence masculine contre les femmes et l’exploitation des femmes, que pensez-vous de ce que nous ressentons ? Prenez la parole et répondez-leur.
  8. Votre premier boulot, ce sont les hommes. Et vous.

Source : http://feministcurrent.com/7988/how-to-be-a-male-feminist-ally/ — traduit et publié avec leur accord.

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J’ai trouvé intéressant de traduire ce texte. Il est clair, il est net, il est court. On remarquera l’empathie de l’auteure envers les hommes ‘alliés’ et les précautions qu’elle prend sur ce point (qu’on ne lit pas souvent ainsi). Donc… faisons notre job.

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2 commentaires pour Comment être un allié (masculin) du féminisme

  1. Ping : Politiques de non-mixité: du trollage et de l’éthique de trottoir | jesuisféministe.com

  2. Yoann dit :

    Merci !

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